par paka 60 » 27 Mai 2011, 17:19
Avec les premiers rayons de soleil, les quads et les motos non
homologués ont refait leur apparition à Creil. Dimanche après-midi, un
cortège de sept véhicules vrombissants a investi l'avenue Jules-Uhry et
le parvis de la gare. Les mêmes scènes se reproduisent également en
semaine. Sur leurs engins au bruit infernal, des pilotes, souvent sans
casque, semblent rejouer un de leur jeu vidéo favori.
Nouveau terrain d'entraînement pour ces bruyants deux-roues : le parking
de la place Carnot. Un slalom dans les allées entre les voitures et les
piétons semble être un must pour ces jeunes.
Ces équipées sauvages ne sont pas du goût des riverains. Dans les
quartiers de Creil, entre autres, ce « sport » est pratiqué assidûment.
Un habitant de la Cavée-de-Senlis, sur les hauts de la ville, excédé par
le bruit, confie : « Cela fait un mois que ça dure. J'ai appelé le
commissariat, mais ils m'ont dit qu'ils préféraient ne pas intervenir. »
A l'hôtel de police, la question des quads et des motos de cross
provoque un certain malaise, dissipé par Didier Legrand, secrétaire
départemental du syndicat Alliance police nationale : « Nous avons des
consignes explicites nous demandant de ne pas entamer de
courses-poursuites derrière les motos ou des quads. Il y a trop de
risques. Si le conducteur se tue ou se blesse dans le cadre d'une
course-poursuite, cela peut dégénérer en émeute. » Les policiers ont
tous en mémoire les événements de Villiers-le-Bel, en novembre 2007. Des
adolescents sur des motos avaient été tués dans une collision avec un
véhicule de police. Deux jours d'émeutes avaient enflammé la banlieue.
Un fonctionnaire de police avait été mis en examen pour homicide
involontaire.
« Si un collègue décide d'une course-poursuite, c'est à ses risques et
périls », indique le secrétaire d'Alliance. Il ajoute : « A Creil, nous
ne disposons pas de motos de cross pour les intercepter. » Ensuite, tout
dépendra de la gravité des faits. S'il s'agit uniquement de nuisances
sonores, il y a peu de chance que les trouble-fête soient inquiétés.
« Ce serait différent si un piéton était renversé », précise un
policier.
Les interpellations sont très rares. Aucune n'a eu lieu après
l'impressionnant rodéo du week-end, qui s'est pourtant déroulé sous
l'œil des caméras de surveillance de la gare. Seule solution pour les
forces de l'ordre : « Nous relevons les plaques d'immatriculation, quand
il y en a. » Les policiers privilégient aussi la prévention en
intervenant dans les collèges. Jean-Claude Villemain, le maire, a tenté
de mettre en place un système d'alerte avec la police. Mais jusqu'ici,
les deux-roues réussissent à passer entre les mailles du filet.