Ringardisation
La ringardisation de la pratique des loisirs motorisés, annoncée il y a deux ans déjà par Jean-Pierre Courtin, semble en passe de se réaliser.
Les loisirs motorisés seraient-ils en train de mourir de leur belle mort ? Cette année 2010 semble marquer l’agonie de manifestations que nous avons combattues, et dont on pouvait penser qu’elles allaient encore nous donner, quelques années durant, du fil à retordre.
C’est d’abord la Croisière blanche qui meurt. Le site des Grands randonneurs motorisés (oxymore ?) annonce la fin de la Croisière blanche toutterrain et son remplacement, en 2011, par une randonnée de véhicules anciens sur routes ouvertes à la circulation. Ensuite, laTransvalquad, doublée cette année par une Transvalmoto, n’a réuni qu’un nombre dérisoire de véhicules, en chute libre par rapport aux effectifs mobilisés il y a ne serait-ce que cinq ans. Cela laisse planer un doute sur la pérennité de cette manifestation.
Enfin, le salon du 4×4 de Val-d’Isère, rendez-vous emblématique des amateurs d’engins bruyants et polluants, n’aura pas lieu cette année. Comment expliquer cette désaffection marquée pour des loisirs qui envahissaient encore les espaces naturels il n’y a guère ?
Deux facteurs se conjuguent pour aller dans le même sens, celui d’une diminution de la pratique des loisirs polluants de ce type.
Le premier est l’impact des manifestations que nous avons animées. Avec des organisateurs qui commencent à se lasser d’être
condamnés par les tribunaux, et des pratiquants dont le plaisir de vrombir est gâché par les porteurs de drapeaux et de banderoles
que nous mobilisons, l’enthousiasme diminue fortement pour la mise sur pied de tels évènements et leur fréquentation.
Le second est la progression de la prise de conscience environnementale, et la pratique des loisirs motorisés qui, chez les catégories
socioprofessionnelles aisées, était naguère un signe de réussite, est maintenant un symbole d’appartenance à la « beaufitude ».
Seuls les ringards vont encore pétarader dans la nature ! Nous allons tout faire pour prolonger et amplifier ce mouvement,
notamment dans le Massif central, qui reste encore une terre d’élection des motoristes de tout poil.
Hugues Thiébault, Président de Mountain Wilderness France
