quoiqu'il en soit, tout le monde devrait suivre ces recommandations (que nous connaissons, pourtant, en principe, déjà tous





Roger Giovannaï est délégué du CDESI 41 (Commission Départementale des Espaces Sites et Itinéraires relatifs aux sports de nature) et organisateur de randonnées guidées et au road-book. Il a souhaité nous livrer une petite narration relative à notre passion.
CONDUITE CITOYENNE DU QUAD EN FORET
J'ai fait un sacré rêve cette nuit.
Un rêve extraordinaire, sur le thème d'une marque de chewing-gum bien connue, entouré de plein de copains et quads de marques différentes...
Au bas des montagnes, dans une plaine verdoyante et pas loin d'un troupeau de vaches, nous étions en train de préparer un barbecue sous un soleil magnifique.
Malheureusement, nous n'avons pas eu le temps d'allumer le feu car des échappements libres se sont fait entendre au loin… Des espèces de quads sont arrivés vite, très vite, remuant la terre de toutes parts, dévastant tout sur leur passage, et réduisant le champ à l'état de terre brulée.
Les vaches (qu'ils ou elles me pardonnent) se sont alors transformées en agents de l'Office National de la Chasse et une pluie de contraventions s'est abattue sur nous.
C'était seulement un rêve mais il reflète bien la triste réalité de ce qui se passe encore dans nos chemins, et ce malgré l'orage de menaces qui gronde sur nos machines.
Prof EPS et entraîneur-préparateur physique de formation, je veux bien être conciliant et à la limite compréhensif.
A l'heure ou fumer devient un délit, boire est passible des assises, dépasser le 30hm/h en ville vous envoie au pôle emploi et faire joujou avec votre urinoir sans sachet plastique ne vous laisse que peu de temps à vivre, je veux bien comprendre disais-je la défonce de certains dans les chemins.
Mais là ou cette forme de compréhension s'arrête, c'est quand vous constatez que les furieux de la gâchette n'ont toujours pas pigé que l'ère du « pas vu-pas pris » ou « pour vivre heureux, vivons cachés » est révolue.
La vie a changé, la législation la suivi la transformation, lentement mais sûrement.
Le pouvoir des maires a été renforcé par le législateur mais aussi par leur intime conviction quant à notre conduite, le quadeur étant pour la plupart d'entre eux, « l'emmerdeur », le pollueur, le danger permanent que l'on risque de croiser à chaque carrefour de foret.
Et cela revient de plus en plus souvent sur la table de leur association dans les départements des 45/41. Je me doute que les autres doivent être à l'écoute.
Les derniers évènements routiers plus que regrettables car décès d'adolescents, ne favorisent pas l'image rassurante avec laquelle je me suis pointé aux premières réunions du CDESI!!
Ne perdez pas de vue que marcheurs et chasseurs constituent au moins 80% du corps électoral mais aussi et surtout des râleurs.
Mais au fait, pourquoi râlent-ils ?
Parce que les champions de villages entrent encore en force dans les propriétés privées, évitent soigneusement de respecter les interdits, font des figures acrobatiques quand ils rencontrent du monde et j'en passe, car on aurait du mal à mettre un terme à l'énumération des « figures libres ».
Nous devons être capables de comprendre que ces élus puissent avoir « ras la casquette » du défilé des plaignants et se décident à mettre en place toutes sortes d'interdits... quelquefois abusifs !
Par ailleurs, simple constatation de ma part, je doute qu'un jour nous arrivions à collaborer avec les autres utilisateurs malgré charte et autres bonnes intentions déclarées par les différents organismes « recruteurs » en la matière.
Pour mémoire, les chasseurs n'aiment pas les sports mécaniques (qui effrayent le gibier), les marcheurs et vtt (qui se baladent dans les propriétés privées et devant les postes de tirs). Pourtant je dois dire que des vtt se tirant la bourre sont aussi dangereux que nous (mais écolos), et quand il vous débarque une demi-douzaine de bourrins au galop dans le chemin, vaut mieux se ranger rapide (mais leur excrément a des vertus enrichissantes pour la nature) !
Enfin, détail d'importance : la FF MARCHE se « sent gestionnaire » des espaces forestiers... Elle a créé le label « GR », possède un grand nombre de traceurs, s'est structurée en comités départementaux efficaces qui ont mis en place des associations de villages, pour la plupart très remuantes à tous point de vue.
En conclusion et pour nous en sortir (expérience du terrain et organisateur / guide obligent), je dirai qu'il ne faut pas hésiter à créer une association, demander audience auprès de l'élu du secteur, lui précisant bien que ce n'est pas une « spéciale d'enduro » que vous allez mettre en place mais des randonnées à vocation touristique.
Si première réticence de sa part, demandez-lui une période d'essai sur un an durant laquelle vous êtes « dispos » à tout moment pour lui rendre compte de vos actions sur le terrain.
Décentralisation oblige, je crois qu'il sera plus utile de balayer devant notre porte plutôt que d'aller « gueuler » dans la rue. Ce qui se fait à Paris, ne se répercutera pas nécessairement en Province, les maires ayant en ce moment bien d'autres chats à fouetter que nos randonnées qui sont plus faciles à interdire qu'à autoriser.
D'ailleurs, au train où nous filons, il sera bientôt « interdit d'interdire » en France.
Les élus veulent des gens responsables. Pour eux, les « randos » risquent fort de disparaître à court terme au profit (et encore au compte-goutte) de ceux qui auront fait l'effort de s'organiser.
L'Office National de la Chasse veille au grain, stylo et carnet à souche prêts à l'emploi ! (à ce propos, attention aux quads non-homologués).
Entretenir un espace forestier est coûteux pour la petite municipalité qui possède quelques milliers de m².
N'oubliez pas qu'un grand nombre de 4x4 de chasseurs sillonne les chemins de fin septembre à fin février. Et comme vous randonnez durant cette période, il est nul besoin que je fasse le descriptif de leur état.
Il faut donc que nous arrêtions, du moins limitions à tout prix « cette chasse à la sorcière » ! Je ne dis pas qu'il faille ramper pour rouler, mais sans perdre notre identité, essayons de nous couler dans le moule du citoyen responsable.
Cette seule attitude pourra vous permettre de garder votre terrain de jeu.
Je me tiens à l'entière disposition des « questions – réponses démocratiques », et bien entendu de toute idée nouvelle pouvant faire avancer cette attitude citoyenne qui manque à de nombreux pilotes.
Fait à St Laurent Nouan (41), le 07/10/2009.