Vu sur le site "www.motor-infospro":
Que cherche actuellement la DGCCRF ? Après plusieurs « descentes » chez des importateurs français, il semble bien que les casques dit à double écran soient actuellement au centre d’une tourmente dont les conséquences sont difficiles à prévoir .
Durant le mois de janvier, plusieurs opérations de la répression des Fraudes ont visé, au sein des entrepôts des importateurs, les casques à double écran. Tantôt ce sont les accessoires ( écrans de rechange ), tantôt ce sont les casques eux mêmes qui ont fait l’objet des interventions des services de l’état.
Qu’en déduire ?
Au terme de la réglementation ECE 2205 régissant les casques homologués sur le territoire européen, les écrans montés d’origine doivent être neutres : c’est à dire n’altérant pas la vision ou la luminosité perçue par le porteur du casque. Très simplement, il est donc interdit de vendre autre chose qu’un écran incolore. Le test d’homologation consiste d’ailleurs à envoyer un rayon lumineux et à mesurer la perte de l’autre coté de l’écran ….
Seuls les fabricants Japonais n’en proposent pas
Or, depuis quelques années, sous l’impulsion initiale de Caberg puis d’Airoh, le marché du casque double écran s’est développé à un point tel que TOUS les constructeurs proposent ce dispositif dans au moins un modèle de leur gamme , à l’exception des fabricants Japonais : Arai et Shoei.
L’agrément d’usage de ces casques est maintenant connu de tous. Le gain en sécurité également avec une protection de la vision adéquate quelles que soient les conditions : trajet nocturne, trajet ensoleillé, passage de l’ombre au soleil, l’utilisateur a toujours le bon « outil » à disposition.
Tous les modèles concernés
Tous les segments sont désormais équipés : ce furent d’abord les modulables puis les jets, portés par des utilisateurs progressistes et utilitaristes : tourisme et usage urbain. En dernier vinrent les intégraux, car ceux-ci tirant leur identité de la compétition, aucun pilote de grand Prix n’utilisant le double écran en course, le transfert d’une clientèle en quête d’image et d’identification fut plus long.
En fait, avec l’apparition des casques modulables, la création du double écran solaire intégré est la plus grande évolution du casque durant les 30 dernières années.
Fumé ou pas ?
Mais, si ces casques amènent un vrai plus à l’utilisation, sont ils vraiment dans la loi ? Car si la DGCCRF multiplie les interventions, c’est au regard du respect du texte règlementaire.
A la lecture stricte du texte : http://www.unece.org/trans/main/wp29/wp ... 022r4f.pdf articles 6.15.3.4 à 6.15.3.7, ces écrans doivent retransmettre 80 % de la lumière initiale. Les écrans laissant passer de 80 à 50 % de la lumière initiale sont aussi acceptés à la condition expresse de porter une mention « Daytime Use Only » et le symbole représentant un soleil . Ces valeurs représentent ce que l’on appelle un fumé « clair ». Ces articles concernent un écran de caque traditionnel : soit un écran unique.
MAIS, la loi ne précise rien concernant un écran « secondaire » puisqu’elle a été écrite avant leur apparition sur le marché !
Histoire de gros sous ?
Donc, si l’écran principal est incolore, ce qui est le cas de tous les casques double écran, qu’en est il de l’écran rétractable ? C’est bien là dessus que se basent les contrôles semble t’il, car même si cet écran peut être qualifié d’accessoire puisqu’il est rétractable, le dit accessoire doit-il respecter la réglementation de l’écran principal ?
Or, certains fabricants montent des écrans très -trop- foncés…Et bien souvent sans qu’aucune des mentions obligatoires « Daytime use only » et le logo du soleil ne soit présente.
Au final, si la DGCCRF se contente d’exiger l’inscription des mentions, il s’agira d’un moindre mal et obligera simplement les fabricants à graver leurs moules d’injection des écrans. Mais si elle pousse plus avant ses contrôles et oblige chaque fabricant à revenir dans le strict cadre règlementaire en considérant l’écran intérieur comme un écran normal, il faudrait donc monter uniquement des écrans fumés clairs. Le bénéfice des casques double écran serait alors très fortement diminué . De quoi les tuer commercialement !
